Après l’accélération de 2018, l’activité des entreprises de TP va encore se consolider l’année prochaine. En dépit des points de vigilance qui ne doivent pas être sous-estimés, les signaux resteront au vert. Explications. Enfin la reprise après plus d’une décennie de crise. Au cours de l’année 2018, les TP devraient rebondir de plus de 8 % de valeur, avec une hausse des coûts de production de l’ordre 3,4 points ramenant la croissance en volume à environ 5 %. Les carnets de commandes continuent de se remplir, sous l’effet conjugué de la commande privée mais aussi de la clientèle publique, aux premiers rangs desquels figurent les collectivités locales. Hors marchés à renouvellement et grands chantiers, les appels d’offres sont toujours bien orientés. Explication : le cycle électoral qui, pour les communes, arrive à son asymptote, dynamise les collectivités locales, avant une stabilisation attendue à partir de 2020. Cette dynamique est accentuée par l’évolution des dépenses de la Société du Grand Paris qui vont continuer de produire leur effet dans les prochaines années avec la montée en puissance du projet. Conséquence : les montants investis vont quasi doubler entre 2018 et 2020 pour approcher 4,5 milliards d'euros à cette échéance.
Grands opérateurs
Les chantiers, déjà engagés, de régénération du réseau ferré, le deuxième plan de relance autoroutier, la mise à niveau du budget de l’Agence de financement des infrastructures de transport de la France (Afitf), avec, pour la première fois dans notre pays, une loi de programmation des infrastructures fixant les infrastructures pour les cinq prochaines années, soit jusqu’en 2022, constituent des leviers positifs pour l’activité. Autre moteur, les plans de déploiement de la fibre et la modernisation des réseaux de transports de l’électricité sont autant de vecteurs d’activité pour les différentes spécialités des TP. Ils compenseront le ralentissement qui pourrait intervenir dans la filière Bâtiment (- 5 % de permis de construire de logements neufs à la fin du troisième trimestre 2018). [caption id="attachment_3603265" align="aligncenter" width="600"] Outre l'énergie et le matériel, le recrutement sera l'un des sujets cruciales de 2019. (© DR)[/caption]Coût énergétique
La hausse de coûts, déjà observée cette année, devrait se poursuivre en 2019. Principal contributeur, le poste énergie. Un enjeu sensible pour l’ensemble de la profession qui, chaque année, consomme 1 milliard de litres de gazole non routier et dont le coût va augmenter de 50 % avec la suppression du tarif réduit de TICPE. Les points de vigilance sont aussi humains avec des recrutements sous tension. Les contraintes liées à la disponibilité de la main d’œuvre sont en têtes des préoccupations des chefs d’entreprises. La moitié d’entre eux sont confrontés à des difficultés de recrutement. Autre signal faible à surveiller, le manque de matériel. Face à la demande, les délais s’allongent et des débuts de pénuries sont observés sur des matériels très spécifiques. J-N.O