Un plan social massif chez Outinord

Basée à Saint-Amand-les-Eaux (Nord), L'entreprise qui emploie environ 330 personnes avait annoncé, dès 2023, un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) entraînant 33 licenciements, principalement dans les fonctions administratives et techniques. Une décision justifiée par une chute de l’activité, estimée à une baisse de 50 % du chiffre d’affaires, en raison d’un effondrement de la filière Bâtiment et tout particulièrement celle de la construction neuve. Les syndicats dénoncent eux, une gestion déficiente, pointant un manque d’investissements et une stratégie floue. Ils estiment que la direction n’a pas anticipé la conjoncture et accusent  les actionnaires d’avoir privilégié les dividendes au détriment de la pérennité de l’entreprise.

Dès 2022, Outinord a été entièrement acquis par la holding Financière Concrete Expansion, contrôlée par le groupe Siparex et la Banque Populaire. Cette opération a permis de renforcer les fonds propres de l’entreprise et de structurer une nouvelle gouvernance. Malgré ces changements, la direction maintient une séparation entre les sociétés Outinord et Sateco, sa société sœur, afin de préserver l’identité et les marchés spécifiques de chaque marque. Face à une saturation du marché français, Outinord mise sur l’international pour se redresser. L’entreprise prévoit une croissance de son activité export, visant un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros, contre 11 millions précédemment. Les marchés ciblés incluent le Mexique, où le logement social est une priorité, les États-Unis, avec des projets de tours d’habitation, et l’Algérie, où la construction de logements à plusieurs niveaux devrait redémarrer .Parallèlement et pour répondre aux exigences de ces marchés, Outinord développe une nouvelle génération de banches métalliques capables de résister à une pression de 15 tonnes, adaptées aux bétons autoplaçants .

Mi-avril, la suppression de 120 emplois sur les 140 du site d’Outinord de Saint-Amand-les-Eaux a été officialisée. Le regroupement des deux industries Outinord et Sateco pouvait déjà laisser présager cette annonce. Alors que, en 2022, lors de la prise de contrôle à 100 % d’Outinord par la société Sateco, il était annoncé que le fabricant des banches métalliques constituait la pièce centrale d’une stratégie de groupe plus globale et la volonté de garder les deux marques totalement indépendantes l’une de l’autre et que, à aucun moment, il n’a été question d’une quelconque fusion. C’est finalement l’usine de Poitiers qui absorbe celle de Saint-Amand-les-Eaux.La mauvaise conjoncture persistante sur le marché français et la dégradation de la situation économiques, avec l'arrêt des programmes de construction de logements  ont  changé l'équation. Localement, l'Agglomération de la Porte du Hainaut, aux côtés des Maires de Saint-Amand-les-Eaux et de Millonfosse se mobilise pour la réindustrialisation du site et étudier toutes solutions de reprise.