Isabelle Spiegel, directrice de l'Environnement de Vinci : « L'implication interne a permis d’élargir le réseau des personnes compétentes sur les enjeux environnementaux ».
Comme le rappelle Isabelle Spiegel, directrice de l’environnement de Vinci, « les métiers du groupe sont au cœur de la transition environnementale alors que les effets du dérèglement climatiques de plus en plus visibles, ont contribué à une prise de conscience collective. Le temps de l’action est venu ». Avec 120 pays couverts, 3 200 centre de profits et quelque 217 000 collaborateurs, la taille du groupe doit être prise en considération dans la mise en œuvre effective de la stratégie. Trois axes ont été définis pour structurer l’action. Le premier consiste à agir pour le climat, en limitant les conséquences du changement climatique. L’enjeu est d’importance : il faut réduire les émissions directes des gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2030 par rapport à 2018, sur les scopes 1 et 2. La réduction des émissions indirectes, moyennant des actions sur l’ensemble de la chaîne de valeur des métiers de Vinci, et l’adaptation des ouvrages et des activités afin d’améliorer la résilience face au changement climatique complètent la démarche. L’optimisation des ressources, grâce à l’économie circulaire est le deuxième levier que Vinci entend actionner pour limiter l’empreinte de ses métiers. Comment ? En favorisant l’économie circulaire dans le cadre d’une démarche globale permettant d’accélérer l’amélioration des processus de conception et de production, de réduire l’extraction des matières premières vierges et de favoriser le réemploi et le recyclage. À ce titre, le développement des matériaux recyclés commercialisés sous la marque Granulats+ doit contribuer à la préservation des ressources non renouvelables. Enfin, la préservation des milieux naturels commande de développer des solutions pour préserver les ressources les plus critiques comme l’eau et les zones humides et de favoriser la renaturation écologique. Sur ce thème, tout doit être mis en œuvre pour tendre vers le « zéro perte nette » de biodiversité. Vinci Autoroutes se veut « bon élève », en dotant 55 % de ses aires de service de bornes de recharge pour véhicules électriques et en investissant 200 millions d’euros dans les cinq prochaines années dans l’installation de panneaux photovoltaïques.
Différenciation
Cyrille Dupont / The Pulses
Xavier Huillard, président de Vinci : « Performance économique et performance environnementale vont de pair ».
Cette meilleure prise en compte des enjeux environnementaux, qui doit mobiliser en interne l’ensemble des collaborateurs, doit également constituer un avantage concurrentiel. Vinci entend se démarquer de ces concurrents dans ce domaine. « L’environnement n’est pas un coût », assure Xavier Huillard, président de Vinci. « Les facteurs limitants ne sont pas financiers mais organisationnels ». Ainsi, en novembre dernier, le groupe a lancé une émission d’obligations vertes d’un montant de 500 millions d’euros, destinés au financement de projets à impact positif pour l’environnement. Le rachat des activités dans le domaine de l’énergie du groupe ACS, s’inscrit dans cette même logique. Avec l’acquisition des parcs solaires et éoliens exploités par l’Espagnol, Vinci devrait atteindre la neutralité carbone plus rapidement.
Mobilisation
Parce que la démarche n’a de sens que si elle est partagée en interne, les salariés sont invités à participer activement. Intrapreneurs, startupeurs hébergés chez Leonard, du groupe, et doctorants ont pu avancer différentes propositions et présenter leurs innovations. C’est le cas de Sophia Assi, qui, avec la Ressourcerie du BTP, propose une plateforme pour le réemploi des matériaux de construction. Fondé dans le cadre de la promotion 2020 du parcours intrapreneurs de Leonard, le projet poursuit son développement au sein de Vinci Construction France. De son côté, Jean-Baptiste Segard innove au travers d' EP Tender, un système de flotte de batteries mobiles et partagées pour l’extension d’autonomie du véhicule électrique. En cours de déploiement chez Vinci Autoroutes dans le cadre d’un pilote visant à réduire l’empreinte carbone des patrouilleurs, la start-up fait partie de la toute première promotion du programme d’investissement et d’accélération SEED de Leonard qui a eu lieu en 2020. Deux exemples des initiatives les plus innovantes et pouvant être répliquées, parmi les quelque 2 500 initiatives du monde entier qui ont été remontées au travers de 47 000 votants au Prix de l’Environnement, soit près d’un salarié sur quatre.