Après le chantier des postes 11 et 12, le port du Havre accueillera les travaux d'un nouveau chenal.
L’année 2022 ne fut pas la plus propice au commerce, bien qu’il soit encore difficile de juger de l’ampleur du phénomène. Les résultats annuels d’Haropa Port, dévoilés le 16 janvier, donnent quelques indications quant à la marche de l’économie française.
Le groupement d’intérêt économique, qui rassemble les administrations des ports du Havre, de Paris et de Rouen, a enregistré une progression de 2 % de son trafic maritime, à 85,1 millions de tonnes. Dans le domaine de la construction, le transport d’agrégat a baissé de 4 %. Le génie civil de certains chantiers du Grand Paris Express est terminé. En Île-de-France, cette tendance se confirme avec une diminution de 9 % de la logistique fluviale liée au BTP.
Cette baisse est compensée par l’augmentation du fret de pétrole brut et de céréales. La guerre en Ukraine a entraîné une restructuration des circuits d’approvisionnement mondiaux pour ces deux ressources. Le volume de conteneurs est lui aussi légèrement en hausse. Il dépasse la barre des 3 millions d’équivalents vingt pieds (MEVP), à 3,1 MEVP.
Grands chantiers
En vue de maintenir cette croissance, Haropa Port poursuit son programme de chantiers. Au Havre, la construction des nouveaux postes 11 et 12 de Port 2000 touche à sa fin. Ils devraient être livrés à l’exploitant, la Générale de Manutention Portuaire, dans le courant de l’année.
La cité normande devrait bientôt accueillir une autre opération de poids. L’enquête publique portant sur le chenal maritime reliant Port 2000 aux infrastructures du port historique est terminée. À l’étude depuis 2015, cet ouvrage de 100 m sera protégé de la houle par une digue de 1 800 m. Selon les estimations d’Haropa, les navires fluviaux pourront ainsi accéder 346 jours par an à Port 2000. Aujourd’hui, le passage est ouvert en moyenne 252 jours par an. La mise en service est prévue pour 2024.
Du côté de la capitale, les travaux du port Seine Métropole Ouest débuteront cette année. Cette structure s’étendra sur 100 ha réparties entre les communes d’Achères, Andrésy, Conflans-Sainte-Honoré et de Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines. Ses activités seront avant tout tournées vers le BTP et le recyclage. Le site disposera notamment d’une darse et d’une plate-forme ferrée partagée. La fin complète de la darse est prévue pour 2031. La totalité des équipements devraient être terminés en 2040.
S'attaquer au carbone
Autre source de chantiers, Haropa ouvre ses ports à des installations qui peuvent contribuer aux réductions d’émissions de polluants. « Au total en 2022, ce sont 555 millions d’euros d’investissements publics et privés qui sont employés à la construction de cet écosystème industriel décarboné », indique le groupement dans son communiqué de presse.
Plusieurs projets découlent de cette stratégie : des stations de GNV en Île-de-France, une importante usine de recyclage des plastiques à Port-Jérôme-sur-Seine, près du Havre ou bien encore une unité de méthanisation dans le port de Gennevilliers.
À Rouen, Haropa et les associations représentatives des entreprises du port Synerzip-LH, Incase et Upside-Boucles de Rouen participent à l’appel à projets Zibac (Zones industrielles bas carbone). Dans ce cadre, « les partenaires ont établi une liste prévisionnelle d’études de plus de 10 millions d’euros », précise l’organisme. Ses cadres comptent poursuivent dans cette voie. « Les transitions écologiques et énergétiques représentaient 16 % des investissements du Port en 2022 et seront portées à 19 % en 2023. »