Parmi les 350 professionnels formés par l'établissement, moins de 10 % sont des femmes.
Dans notre imaginaire collectif, la construction reste une affaire d’hommes, au point d’étouffer toutes envies féminines de s’en mêler. « Ces professions ont toujours la réputation d’être physiques, observe Marie Blaise, cofondatrice et directrice de l’École Gustave. Quand une femme veut s’orienter vers ce secteur, son entourage lui dira : “ tu ne vas pas faire ça ”, “ ce n’est pas d’adapter pour toi ”, “ les mecs sur les chantiers ne sont pas tendres ”... Nous sommes pour une vraie mixité où les femmes pourraient travailler dans le BTP si elles le souhaitent. »
Fortes personnalités
En activité depuis un an et demi, l’École Gustave est à même de mesurer l’ampleur du phénomène. Cet organisme forme des demandeurs d’emploi aux métiers de la construction dans ses campus de Paris et de Lille. Ses équipes proposent des profils à des entreprises du secteur. Les candidats sélectionnés suivent des cours pendant trois mois puis partent en alternance pendant douze mois. Pour le moment, trois professions sont enseignées : électricien, plombier-chauffagiste et étancheur.
Depuis sa création, 350 personnes ont suivi son programme, dont moins de 10 % de femmes. Interrogée sur les facteurs de réussite de ce petit groupe féminin, la directrice met en évidence la conjonction d’un caractère et d’un environnement propice. « Elles possèdent une forte personnalité. Par ailleurs, notre établissement a mis en place un coaching spécifique pour les aider. Une entreprise accueillante est aussi un facteur important. Il y a plus d’envie de recruter des femmes, de promouvoir une égalité homme-femme, mais toutes les structures ne sont pas encore mûres pour ces pratiques. »
Réflexions communes
Devant ce constat, l’établissement a décidé d’organiser le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, un événement spécial. Une trentaine de demandeuses d’emploi viendront dans ses locaux franciliens rencontrer les formatrices et des professionnelles passées par l’école. Ces dernières leur présenteront les différents métiers du BTP. Quant aux étudiants, ils participeront à des ateliers de réflexion autour de la place des femmes dans leur future activité. « L’École Gustave compte 60 % de femmes dans son équipe. Pour nos collaboratrices comme pour nos étudiantes, tout se passe bien. Nous aimerions savoir comment nos promotions perçoivent cette question », explique Marie Blaise.
La directrice pourra peut-être en tirer des enseignements à mettre en pratique dans les campus de Lyon et de Marseille qui ouvriront cette année. L’École Gustave espère former 500 nouveaux compagnons cette année.