La liaison Seine-Escaut, ou canal Seine-Nord, compte parmi les nombreux chantiers menés par VNF.
Délaissés un temps aux profits des routes, les fleuves, rivières et autres cours d’eau semblent bien partis pour reprendre leurs places dans le transport des marchandises. Le démarrage du chantier du canal Seine-Nord, promis depuis les années 1980, symbolise ce retour au premier plan. Au-delà de ce grand projet, les moyens augmentent à tous les niveaux. Après Haropa Port fin janvier, Voies navigables de France (VNF) a présenté son programme le 10 mars pour les mois à venir.
L’établissement public, chargé de la gestion de 6700 km de réseaux dans l’Hexagone, a annoncé un budget d’investissement de 340 millions d’euros pour 2023, en hausse de 40 millions d’euros par rapport à 2022. La moitié sera consacrée à la rénovation des infrastructures existantes : barrages, digues ou écluses.
Contrôle à distance
L’organisme a cité plusieurs chantiers d’écluses en cours, dont les enveloppes dépassent à chaque fois les 30 millions d’euros : Méricourt (Yvelines), Quesnoy-sur-Deûle (Hauts-de-France) et Gambsheim (Bas-Rhin). Les barrages ne sont pas en reste avec les opérations du barrage de Meaux (Seine-et-Marne) et de la Robertsau à Strasbourg.
En parallèle, VNF est en pleine modernisation de ses outils de pilotage. Les études et les travaux de ce programme représenteront 40 millions d’euros en 2023. Les réseaux du Nord et des Hauts-de-France basculent petit à petit en télé-conduite. Les branches réservés aux bateaux de petit gabarit sont en cours d’automatisation, à l’image du canal de la Marne au Rhin (Est et Ouest).
Mise au gabarit
Le rythme devrait rester élever dans les prochaines années. L’établissement compte parmi les donneurs d’ordre du canal Seine-Nord. Par ailleurs, les projets de mise au gabarit européen de l’Oise et au grand gabarit de la Seine entre Bray-sur-Seine (Seine-et-Marne) et Nogent-sur-Seine (Aube) ont obtenu leur déclarations d’utilité publique en 2022. Les coûts de ces opérations sont respectivement estimés à 341,8 millions d’euros et 343 millions d’euros. Les études environnementales et les acquisitions foncières liées à ces travaux devraient démarreront cette année.
Les matériaux du BTP reculent
A l’occasion de son point, VNF a également partagé les tonnages de marchandises ayant emprunté son réseau. Les chiffres confirment un ralentissement du BTP. Les matériaux de construction ont enregistré une baisse de 16,9 %, soit 19,8 millions de tonnes transportées en 2022. L’organisme indique néanmoins que ce secteur représente toujours 40 % de son trafic.