L'entrée du site d'Emerainville d'Yprema. Yprema
L'entrée du site d'Emerainville d'Yprema.
Fin 2023, le fournisseur de matériaux a changé l’ensemble de son parc de matériels roulants, un événement qui succède à la rénovation de ses installations de production.

Yprema a toujours choisi des chemins aventureux. Dans les années 1990, Il fallait une certaine audace pour se spécialiser dans les traitements des matériaux de déconstruction. L’entreprise s’avère aussi originale dans la gestion de son parc de matériels. Elle a renouvelé en février 2023 son contrat de location longue durée en service complet avec le distributeur Bergerat Monoyeur.

Dans la lignée de cette signature, le concessionnaire national de Caterpillar a remplacé l’ensemble de ses engins avec les dernières références du constructeur américain : treize chargeuses 966 XE, quatre chargeuses 910, sept pelles 326, une chargeuse 972 XE et deux pelles à pneus M314. Le renouvellement s’est étalé entre fin 2023 et début 2024. Ces machines sont réparties sur les neuf sites du groupe en Île-de-France et dans le Finistère.

Baisse de consommation

Depuis quatre ans, Yprema utilise la plate-forme de gestion des matériels Hiboo. Après avoir raccordé dans un premier temps les équipements Cat, l’entreprise a rajouté ses scalpeurs (six Terex Finlay 595 modifiés avec un moteur électrique en complément du moteur thermique) et ses cribleurs (deux Terex Finlay 883). Elle teste en ce moment la connexion des broyeurs et des BRH. Ce dispositif compile les principales informations de fonctionnement des machines. Christophe Barroso, directeur d’exploitation d’Yprema, a ainsi pu mesurer les apports de la nouvelle flotte. : « nous avons noté une baisse des consommations. La 966 XE consomme en moyenne 14 l/h contre 19 l/h pour le modèle précédent. Pour le taux de ralenti moyen est passé de 35 à 20 %. Pour la 972 XE par exemple, il atteint même 9 % »

Au-delà de l’évolution du poste carburant, le confort des opérateurs a été amélioré. Les sièges sont climatisés et les ceintures sont désormais à quatre points. En matière de sécurité, l’exploitant a complété les caméras Caterpillar avec un système de détection des piétons et des obstacles EFA. Outre les alertes traditionnelles pour la ceinture, un gyrophare signale aux observateurs extérieurs si elle est bouclée. Les pneumatiques sont aussi sous contrôle. Ils sont suivis par l’entreprise Génie Civil Services (GCS). Si un pneu est sous-gonflé, GCS reçoit une alerte et intervient rapidement pour changer l’élément.

Tournant industriel

En matière d’installations de concassage-criblage, Yprema a conclu un cycle de renouvellement : Massy (Essonne, rénové en 2019), Gennevilliers (Hauts-de-Seine, 2020), Pluguffan (Finistère, 2022 équipé de matériels mobiles) et Trappe (Yvelines, 2022). « Depuis l’ouverture du site d’Emerainville en 2008, nous avions la volonté de basculer vers une production industrielle, explique Christophe Barroso. Les chantiers du Grand Paris Express nous donnaient de la visibilité sur notre activité pour quinze ans. Le groupe a tiré parti de cette conjoncture pour réaliser d’importants investissements entre 2018 et 2022. Aujourd’hui, les installations sont en grande partie automatisées. Nous avons gagné en productivité et en sécurité. Yprema est ainsi en mesure de répondre à des marchés qui nécessitent de gros volumes. »

Cette politique de remise à neuf n’est pas tout à fait terminée. Le directeur prévoit de changer en 2025 le matériel de chaulage du site Massy. L’installation de concassage de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) devrait également évoluée en 2026. En parallèle, Yprema explore des alternatives logistiques au tout-camion. L’entreprise évacue 1 500 t de déblais depuis Trappes vers la carrière de Voutré, exploitée par Les Carrières de l’Ouest. Les antennes de Gennevilliers, Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) et Lagny-sur-Marne accueillent du transport fluvial. En parallèle, le groupe ambitionne encore de s’étendre. « Nous cherchons toujours du foncier en Île-de-France pour ouvrir de nouvelles installations, ajoute Christophe Barroso. Dans cette optique, nous avons par exemple monté une co-entreprise avec Eiffage Route autour de l’exploitation du site de Dammartin-en-Goële. »