Chez Unibéton, des Econic dégagent la vue des chauffeurs
Avec ses formes arrondies, l’Econic semble plus proche du bus que du poids lourd. Le véhicule de Mercedes-Benz Trucks fréquente plus les déchetteries, les plates-formes logistiques ou les casernes de pompier que les chantiers. Pour autant, ses caractéristiques attirent parfois les regards de quelques acteurs de la construction. Depuis l’année dernière, deux ces camions transportent du béton prêt à l’emploi produit par Unibéton.
Le premier est affecté à la centrale de Nantes depuis l’été 2021. Le second est arrivé sur le site de Clichy, en Hauts-de-Seine, en septembre. « Quand nous avons évoqué notre projet francilien, nos collaborateurs de l’Ouest-Pays de la Loire ont souhaité faire de même », s’amuse Renaud Boucherat, directeur d’exploitation d’Unibéton.
La peur du vélo
À l’image de tout un secteur préoccupé par la responsabilité sociale des entreprises, l’industriel traque les causes d’accidents. Dans sa liste figure entre autres les problèmes de visibilité. « Les angles morts des camions constituent un vrai problème, d’autant plus en Île-de-France où les modes de transport se diversifient, indique Renaud Boucherat. Les vélos, les trottinettes, la mobilité douce dans son ensemble, sont devenus un incontournable dans nos villes. Leur nombre est en constante augmentation. »
Le groupe Solac, l’un des transporteurs de l’industriel, a proposé ce modèle de porteur peu courant. « Ce choix découle d’un échange d’idées entre nos deux entreprises. Nous devions essayer d’apporter une solution à cette problématique », précise le directeur d’exploitation. L’Econic se distingue par sa cabine plus basse que les camions traditionnels. Le regard du chauffeur se rapproche ainsi de la route. Ses parties vitrées sont élargies au maximum, ce qui concourt aussi à dégager le champ de vision. « Ces particularités apportent un vrai confort de conduite au chauffeur. Il est plus apaisé et son regard rencontre moins d’obstacles. »
Le prix de la sécurité
Les idées en matière de sécurité ne se limitent pas aux yeux. Mercedes-Benz Trucks a également pensé aux montées et aux descentes du véhicule. La cabine est équipée d’une porte accordéon qui s’ouvre du côté opposé au trafic. Le conducteur n’a qu’une seule marche à monter pour entrer. Il circule ensuite de plain-pied à l’intérieur.
L’Econic demeure néanmoins bien plus cher qu’un porteur standard. « C’est un frein pour ce type de matériel », constate Renaud Boucherat. En outre, son manque de protections et sa configuration basse restreignent son champ d’action. « Ce modèle est adapté pour la ville. Il sera plus en difficulté dans des terrains moins carrossés. »
Éviter la surcharge
Les deux camions affichent une configuration en 8 × 4 avec trois essieux arrières. « Ils sont plus longs d’un mètre qu’un véhicule classique, mais il conserve le même rayon de braquage », précise le directeur d’exploitation. Ils sont équipés d’une toupie d’une capacité de 9 m3. « Leur charge utile est même un peu plus élevée que la moyenne, mais par sécurité, nous ne chargeons pas plus de 7,5 m3. » Unibéton n’exclue pas de recourir à d’autres porteurs de ce type dans les prochaines années, une démarche qui pourrait néanmoins être ralenti par les délais de livraison et le besoin pressant de réduire les émissions de polluants liés à logistique.